Il n'est que pure folie de vouloir que les choses survivent à leur raison d'avoir été
Voici la liste des billets du blog qui contienent "ville".
Mur
Le mur est une idée avant d'être un objet lourd, dur, et onéreux.
Le mur parfait n'a pas d'épaisseur, il ne pèse rien, il ne coûte rien. C'est une pure séparation de l'espace. Je peux néanmoins m'appuyer sur ce mur parfait, y scotcher une image ou y fixer une étagère. Il a un aspect de surface, lisse ou grain, et il est coloré si je le veux. Il me protège du chaud, du froid, du bruit, de l'eau et du vent, comme des intrus. Je peux le déplacer à ma guise, le percer, le tordre, le surhausser ou l'araser. Le mur parfait n'existe pas, c'est clair.
Avant d'être un objet le mur représente l'idée de séparation. On a connu les remparts des villes, la grande muraille de Chine, le rideau de fer, le mur de Berlin.
Avant d'être un objet en dur, le mur est une idée. Dès que le mur est construit, il produit la séparation et sa représentation.
Sous l'impulsion de George Walker BUSH, les Républicains et les Démocrates (MCCAIN, CLINTON, OBAMA) ont ensemble voté en octobre 2006 un budget de 1,2 milliards de dollars pour financer la construction de 1 126 kilomètres de mur entre les Etats-Unis et le Mexique, soit un tiers de la frontière. Pour empêcher les pauvres (Mexicains) de venir gagner leur vie chez les riches. On parle aujourd'hui de plus de 10 milliards de dollars. Il est prévu de réaliser 1800 tours de surveillance : le marché en a été attribué à BOEING pour 3 milliards de dollars. Mais ce n'est pas qu'un mur matériel : l'équipement électronique le plus sophistiqué complétera le dispositif. La compagnie KOLLSMAN qui construit ce mur est une filiale de ELBIT SYSTEMS, la société israélienne spécialisée en systèmes numériques de surveillance qui a construit le mur entre Palestine et Israël. Ce mur électronique se rapprocherait-il du mur parfait ?
o Cf. Société
Le mur parfait n'a pas d'épaisseur, il ne pèse rien, il ne coûte rien. C'est une pure séparation de l'espace. Je peux néanmoins m'appuyer sur ce mur parfait, y scotcher une image ou y fixer une étagère. Il a un aspect de surface, lisse ou grain, et il est coloré si je le veux. Il me protège du chaud, du froid, du bruit, de l'eau et du vent, comme des intrus. Je peux le déplacer à ma guise, le percer, le tordre, le surhausser ou l'araser. Le mur parfait n'existe pas, c'est clair.
Avant d'être un objet le mur représente l'idée de séparation. On a connu les remparts des villes, la grande muraille de Chine, le rideau de fer, le mur de Berlin.
Avant d'être un objet en dur, le mur est une idée. Dès que le mur est construit, il produit la séparation et sa représentation.
Sous l'impulsion de George Walker BUSH, les Républicains et les Démocrates (MCCAIN, CLINTON, OBAMA) ont ensemble voté en octobre 2006 un budget de 1,2 milliards de dollars pour financer la construction de 1 126 kilomètres de mur entre les Etats-Unis et le Mexique, soit un tiers de la frontière. Pour empêcher les pauvres (Mexicains) de venir gagner leur vie chez les riches. On parle aujourd'hui de plus de 10 milliards de dollars. Il est prévu de réaliser 1800 tours de surveillance : le marché en a été attribué à BOEING pour 3 milliards de dollars. Mais ce n'est pas qu'un mur matériel : l'équipement électronique le plus sophistiqué complétera le dispositif. La compagnie KOLLSMAN qui construit ce mur est une filiale de ELBIT SYSTEMS, la société israélienne spécialisée en systèmes numériques de surveillance qui a construit le mur entre Palestine et Israël. Ce mur électronique se rapprocherait-il du mur parfait ?
o Cf. Société
836 commentairesPar philippe, le 09/11/2009 à 07H55
Banlieue
J'ai vécu mes treize premières années à Puteaux. J'étais donc un putéolien, ce qui fait toujours rire dans les écoles primaires. Puteaux est aujourd'hui l'une des villes les plus riches de France grâce à la manne de la taxe professionnelle perçue sur les tours de la Défense.
Un quart de siècle auparavant, en 1919, Jacques VALDOUR, intellectuel devenu journaliste de terrain bien-pensant tendance royaliste, s'établissait dans le monde ouvrier pour le connaître - un peu comme Jean-Henri FABRE étudiait le monde étrange des fourmis - et il décrivait ainsi la ville :
« Puteaux a beaucoup gardé de son caractère d'ancien village suburbain. Ni les rues ne sont larges, ni les maisons hautes. La petite ville offre l'aspect calme et recueilli d'un faubourg provincial. Mais elle s'allonge sur la rive gauche de la Seine, en l'un de ses méandres, non loin des côteaux boisés de Saint-Cloud, devant une longue île verdoyante et la masse des arbres du Bois de Boulogne, les villas et les parcs du coin le plus aristocratique de Neuilly. Au débouché de ces quartiers de haut luxe, de ces pelouses et ombrages où s'étale le spectacle de la vie heureuse, Puteaux, dominé sur la gauche par le Mont-Valérien, vous salut de la fumée noire de vingt cheminées d'usines. C'est la sentinelle avancée de l'armée révolutionnaire, campée là, après Courbevoie et Levallois-Perret ; elle achève avec Boulogne l'encerclement des quartiers riches de Paris et de Neuilly, endormis dans la moëlleuse torpeur d'une vie très douce qui se croit sûre des lendemains.
Quelques garnis misérables, au voisinage immédiat de la pauvre église, dans le plus vieux quartier de Puteaux, abritent les musulmans algériens qui travaillent dans les usines. »
Durant mon enfance, Puteaux n'était encore qu'une modeste ville industrieuse de banlieue, et la Défense un petit rond-point perdu au milieu de nulle part sur le plateau qui domine la ville. De ce rond-point, où une énorme allégorie de bronze exaltait la défense de la nation, partaient quatre routes pavées dont l'une menait à Paris en passant par le pont de Neuilly et l'Arc de Triomphe que l'on apercevait au loin, et une autre, que nous empruntions pour les vacances, menait plein Ouest en Normandie. Une troisième route descendait vers Puteaux. Je n'ai jamais pris la quatrième qui s'engageait vers le Nord dans un no man's land sablonneux de pavillons prolétaires.
A flanc de colline, le haut de la ville était occupé par la classe ouvrière, avec des immeubles en brique, les Habitations à Bon Marché, HBM qui devinrent des HLM, et des terrains vagues que s'appropriaient les gamins de la rue Cartault et des Bouvets, ceux qui portaient des galoches aux semelles de bois clouté. En bord de Seine s'étalait le vieux Puteaux décrit par VALDOUR, où habitaient mes grands-parents CHEVILLARD. Nous étions au centre, dans la partie occupée par les commerçants et la classe moyenne. Chaque classe sociale avait ses quartiers : bonjour, la mythique mixité sociale de la ville !
Notre appartement, au 5ème étage, dominait la vaste place de la mairie. C'est en balançant des pommes du haut du balcon que, vers mes quatre ans, je faillis assommer un gardien de la paix, avec son képi, sa cape bleue et son vélo. Il n'était pas content du tout.
La mairie est encore là, gros morceau d'architecture des années 30, mussolinien à fond avec emmarchements et péristyle dignes d'un empereur, signé par l'architecte NIERMANS, encore un Grand Prix de Rome. Le jeudi et le dimanche, la place de la mairie était le lieu d'un marché très fréquenté. Dès cinq heures du matin, les préparatifs d'installation des étals nous réveillaient, avec le claquement creux des sabots des chevaux, le roulement des chariots sur les pavés, les tintements des tubes métalliques des stands, les paroles sonores des commerçants renvoyées en écho. Les chevaux étaient présents quotidiennement dans la banlieue pour les transports et services municipaux. En été, le vendeur de parpaings de glace menait son cheval qui tirait un long plateau de bois dégoulinant de glace fondante, il avançait lentement en hélant les habitants ; la commande se passait depuis la fenêtre, alors seulement il chargeait un parpaing sur son dos après l'avoir enveloppé d'un sac de jute pour éviter qu'il ne glisse, et il le montait dans les étages en transpirant autant que sa glace.
Les caniveaux des rues, alimentés en eau de Seine, étaient régulièrement irrigués et nettoyés par des balayeurs aux longs balais de fagots. Nous en profitions pour y faire voguer de petits bateaux de papier. Ma mère n'aimait pas me voir faire ça.
L'immeuble, qui appartenait à mon grand-père Simon, au 34 de la rue des Damattes (aujourd'hui rue Lucien Voilin) fait l'angle avec la rue Chante-coq. C'est un gros bâtiment de six étages en briques ocre-rouge 5,5x11x22. Au rez-de-chaussée, une pharmacie occupe l'angle, entre une brûlerie de café, magnifique volcan d'odeurs, une boulangerie dont la patronne a d'effrayants poils au menton, et une crémerie où l'on sert le lait à la louche dans de gros bidons métalliques juste devant de monstrueuses mottes de beurre jaune. En face, à côté de l'église, le cinéma Le Central fait l'angle et me fascine avec ses affiches. En remontant la rue Chante-coq, on trouve la minuscule échoppe de la remmailleuse de bas de soie et une librairie-papeterie qui vend des bonbons et des caramels gagnants.
Ce qui finalement différenciait la banlieue de Paris, c'était l'absence de métro. Il nous fallait d'abord prendre le bus, le 175, avec sa plateforme à l'air libre et son contrôleur actionnant la cloche pour les redémarrages, pour rejoindre le métro à la station Pont de Neuilly. Véritable gare routière qui irriguait un large triangle de banlieues du nord-ouest parisien, on n'hésiterait pas aujourd?hui à appeler cela un « pôle d'échange multimodal ».
Je n'avais pas conscience d'habiter une banlieue, ni surtout de ce que cela pouvait connoter. Je remarquai un jour ma cousine Thérèse, encore préadolescente, annoncer fièrement qu'elle habitait « 52 boulevard Malesherbes à Paris 8ème » avec un ton volontairement signifiant qui ne pouvait laisser indifférent. Elle avait déjà compris, bien avant moi, que l'organisation socio-économique du territoire vous colle son étiquette.
Je me demandais toujours comment la ville se terminait, ce qu'il y avait à l'endroit précis où le trottoir finissait, et où commençait le talus de la campagne. Malgré mes efforts pour rester éveillé tout au long du voyage vers la Normandie, je me réveillais à chaque fois trop tard, nous étions déjà à la campagne, et j'avais raté l'endroit exquis de la commissure.
Après Puteaux, j'habitais Bougival ; ce n'était plus vraiment la banlieue : il y avait encore des vaches et j'ai pu rencontrer dans le bus qui me menait au Lycée de Saint-Germain en Laye un paysan avec de la paille sous les chaussures.
Puis j'allais m'installer dans d'autres banlieues encore, Le Pecq, pour les classes moyennes, Le Vésinet, pour les nantis.
Carrières-sur-Seine, où j'arrivais en 1979, avait encore un aspect de village, préservée qu'elle était de la rage des promoteurs par le simple fait que la ville était entre deux ponts menant à Paris. Le pont de Bezons, au Nord, était le pont des prolétaires : les embouteillages du matin commençaient à six heures pour s'éteindre à huit heures. Le pont de Chatou, au Sud lui, était le pont des cadres et les embouteillages avaient lieu de huit à dix.
Cergy-Pontoise, ville nouvelle où je passais dix années, n'était pas une banlieue, mais une préfecture de province. Certes privilégiée par sa proximité avec Paris, mais définitivement une préfecture de province. Son centre ancien, Pontoise, conservait ses vieilles familles de commerçants, entrepreneurs, magistrats et avocats qui regardaient un peu la ville nouvelle comme un far-west avec ses immigrants et leurs moeurs vulgaires.
Les architectes et urbanistes disaient vouloir en faire une ville de la liberté-égalité-fraternité où les riches, les pauvres et les moyens vivraient heureux ensemble. La réalité se moquait bien d'eux : les classes sociales prenaient leurs marques au fur et à mesure de la création de la nouvelle ville, les nouveaux quartiers faisant leur tri socio-économique par le savoir-faire des promoteurs, la conscience de classe, et la bonne grâce du libre marché.
Les architectes et urbanistes disaient aussi vouloir en faire une ville du calme et de la sécurité où les voitures seraient séparées des piétons. Du coup, j'avais deux adresses, l'une pour ceux qui arrivaient à pied, et une autre pour ceux qui arrivaient en voiture. Ça ne facilitait pas le repérage pour les visiteurs.
Cf. Bougival, Entreprise, Ville
Un quart de siècle auparavant, en 1919, Jacques VALDOUR, intellectuel devenu journaliste de terrain bien-pensant tendance royaliste, s'établissait dans le monde ouvrier pour le connaître - un peu comme Jean-Henri FABRE étudiait le monde étrange des fourmis - et il décrivait ainsi la ville :
« Puteaux a beaucoup gardé de son caractère d'ancien village suburbain. Ni les rues ne sont larges, ni les maisons hautes. La petite ville offre l'aspect calme et recueilli d'un faubourg provincial. Mais elle s'allonge sur la rive gauche de la Seine, en l'un de ses méandres, non loin des côteaux boisés de Saint-Cloud, devant une longue île verdoyante et la masse des arbres du Bois de Boulogne, les villas et les parcs du coin le plus aristocratique de Neuilly. Au débouché de ces quartiers de haut luxe, de ces pelouses et ombrages où s'étale le spectacle de la vie heureuse, Puteaux, dominé sur la gauche par le Mont-Valérien, vous salut de la fumée noire de vingt cheminées d'usines. C'est la sentinelle avancée de l'armée révolutionnaire, campée là, après Courbevoie et Levallois-Perret ; elle achève avec Boulogne l'encerclement des quartiers riches de Paris et de Neuilly, endormis dans la moëlleuse torpeur d'une vie très douce qui se croit sûre des lendemains.
Quelques garnis misérables, au voisinage immédiat de la pauvre église, dans le plus vieux quartier de Puteaux, abritent les musulmans algériens qui travaillent dans les usines. »
Durant mon enfance, Puteaux n'était encore qu'une modeste ville industrieuse de banlieue, et la Défense un petit rond-point perdu au milieu de nulle part sur le plateau qui domine la ville. De ce rond-point, où une énorme allégorie de bronze exaltait la défense de la nation, partaient quatre routes pavées dont l'une menait à Paris en passant par le pont de Neuilly et l'Arc de Triomphe que l'on apercevait au loin, et une autre, que nous empruntions pour les vacances, menait plein Ouest en Normandie. Une troisième route descendait vers Puteaux. Je n'ai jamais pris la quatrième qui s'engageait vers le Nord dans un no man's land sablonneux de pavillons prolétaires.
A flanc de colline, le haut de la ville était occupé par la classe ouvrière, avec des immeubles en brique, les Habitations à Bon Marché, HBM qui devinrent des HLM, et des terrains vagues que s'appropriaient les gamins de la rue Cartault et des Bouvets, ceux qui portaient des galoches aux semelles de bois clouté. En bord de Seine s'étalait le vieux Puteaux décrit par VALDOUR, où habitaient mes grands-parents CHEVILLARD. Nous étions au centre, dans la partie occupée par les commerçants et la classe moyenne. Chaque classe sociale avait ses quartiers : bonjour, la mythique mixité sociale de la ville !
Notre appartement, au 5ème étage, dominait la vaste place de la mairie. C'est en balançant des pommes du haut du balcon que, vers mes quatre ans, je faillis assommer un gardien de la paix, avec son képi, sa cape bleue et son vélo. Il n'était pas content du tout.
La mairie est encore là, gros morceau d'architecture des années 30, mussolinien à fond avec emmarchements et péristyle dignes d'un empereur, signé par l'architecte NIERMANS, encore un Grand Prix de Rome. Le jeudi et le dimanche, la place de la mairie était le lieu d'un marché très fréquenté. Dès cinq heures du matin, les préparatifs d'installation des étals nous réveillaient, avec le claquement creux des sabots des chevaux, le roulement des chariots sur les pavés, les tintements des tubes métalliques des stands, les paroles sonores des commerçants renvoyées en écho. Les chevaux étaient présents quotidiennement dans la banlieue pour les transports et services municipaux. En été, le vendeur de parpaings de glace menait son cheval qui tirait un long plateau de bois dégoulinant de glace fondante, il avançait lentement en hélant les habitants ; la commande se passait depuis la fenêtre, alors seulement il chargeait un parpaing sur son dos après l'avoir enveloppé d'un sac de jute pour éviter qu'il ne glisse, et il le montait dans les étages en transpirant autant que sa glace.
Les caniveaux des rues, alimentés en eau de Seine, étaient régulièrement irrigués et nettoyés par des balayeurs aux longs balais de fagots. Nous en profitions pour y faire voguer de petits bateaux de papier. Ma mère n'aimait pas me voir faire ça.
L'immeuble, qui appartenait à mon grand-père Simon, au 34 de la rue des Damattes (aujourd'hui rue Lucien Voilin) fait l'angle avec la rue Chante-coq. C'est un gros bâtiment de six étages en briques ocre-rouge 5,5x11x22. Au rez-de-chaussée, une pharmacie occupe l'angle, entre une brûlerie de café, magnifique volcan d'odeurs, une boulangerie dont la patronne a d'effrayants poils au menton, et une crémerie où l'on sert le lait à la louche dans de gros bidons métalliques juste devant de monstrueuses mottes de beurre jaune. En face, à côté de l'église, le cinéma Le Central fait l'angle et me fascine avec ses affiches. En remontant la rue Chante-coq, on trouve la minuscule échoppe de la remmailleuse de bas de soie et une librairie-papeterie qui vend des bonbons et des caramels gagnants.
Ce qui finalement différenciait la banlieue de Paris, c'était l'absence de métro. Il nous fallait d'abord prendre le bus, le 175, avec sa plateforme à l'air libre et son contrôleur actionnant la cloche pour les redémarrages, pour rejoindre le métro à la station Pont de Neuilly. Véritable gare routière qui irriguait un large triangle de banlieues du nord-ouest parisien, on n'hésiterait pas aujourd?hui à appeler cela un « pôle d'échange multimodal ».
Je n'avais pas conscience d'habiter une banlieue, ni surtout de ce que cela pouvait connoter. Je remarquai un jour ma cousine Thérèse, encore préadolescente, annoncer fièrement qu'elle habitait « 52 boulevard Malesherbes à Paris 8ème » avec un ton volontairement signifiant qui ne pouvait laisser indifférent. Elle avait déjà compris, bien avant moi, que l'organisation socio-économique du territoire vous colle son étiquette.
Je me demandais toujours comment la ville se terminait, ce qu'il y avait à l'endroit précis où le trottoir finissait, et où commençait le talus de la campagne. Malgré mes efforts pour rester éveillé tout au long du voyage vers la Normandie, je me réveillais à chaque fois trop tard, nous étions déjà à la campagne, et j'avais raté l'endroit exquis de la commissure.
Après Puteaux, j'habitais Bougival ; ce n'était plus vraiment la banlieue : il y avait encore des vaches et j'ai pu rencontrer dans le bus qui me menait au Lycée de Saint-Germain en Laye un paysan avec de la paille sous les chaussures.
Puis j'allais m'installer dans d'autres banlieues encore, Le Pecq, pour les classes moyennes, Le Vésinet, pour les nantis.
Carrières-sur-Seine, où j'arrivais en 1979, avait encore un aspect de village, préservée qu'elle était de la rage des promoteurs par le simple fait que la ville était entre deux ponts menant à Paris. Le pont de Bezons, au Nord, était le pont des prolétaires : les embouteillages du matin commençaient à six heures pour s'éteindre à huit heures. Le pont de Chatou, au Sud lui, était le pont des cadres et les embouteillages avaient lieu de huit à dix.
Cergy-Pontoise, ville nouvelle où je passais dix années, n'était pas une banlieue, mais une préfecture de province. Certes privilégiée par sa proximité avec Paris, mais définitivement une préfecture de province. Son centre ancien, Pontoise, conservait ses vieilles familles de commerçants, entrepreneurs, magistrats et avocats qui regardaient un peu la ville nouvelle comme un far-west avec ses immigrants et leurs moeurs vulgaires.
Les architectes et urbanistes disaient vouloir en faire une ville de la liberté-égalité-fraternité où les riches, les pauvres et les moyens vivraient heureux ensemble. La réalité se moquait bien d'eux : les classes sociales prenaient leurs marques au fur et à mesure de la création de la nouvelle ville, les nouveaux quartiers faisant leur tri socio-économique par le savoir-faire des promoteurs, la conscience de classe, et la bonne grâce du libre marché.
Les architectes et urbanistes disaient aussi vouloir en faire une ville du calme et de la sécurité où les voitures seraient séparées des piétons. Du coup, j'avais deux adresses, l'une pour ceux qui arrivaient à pied, et une autre pour ceux qui arrivaient en voiture. Ça ne facilitait pas le repérage pour les visiteurs.
Cf. Bougival, Entreprise, Ville
83 commentairesPar philippe, le 08/12/2008 à 12H22
Adulte
L'enfance et l'adolescence n'étant considérées que comme des états transitoires nécessaires, je les traversais péniblement dans l'attente impatiente de devenir adulte, comme encapsulé dans une chrysalide.
Et je ne suis jamais devenu papillon.
Une fois adulte (plus ou moins) je constatais, stupéfait, que les adultes se comportent assez souvent en enfants devenus vieux : égoïstes, futiles et gourmands comme des gamins qui ne veulent pas partager leur chocolat, raides, noueux et rapiats comme des vieillards accrochés à leur caissette de pâtes de fruits.
Note : Cet aspect de l'adulte immature était stigmatisé par Alain TANNER dans son film « Dans la ville blanche » (1983). La femme du personnage principal (Bruno GANS) lui reprochait de n'être qu'un axolotl, cet étrange batracien du Mexique qui se reproduit à l'état larvaire et passe toute sa vie dans cet état.
Cf. Ambition, Autonomie, Autorité, Conformisme.
Et je ne suis jamais devenu papillon.
Une fois adulte (plus ou moins) je constatais, stupéfait, que les adultes se comportent assez souvent en enfants devenus vieux : égoïstes, futiles et gourmands comme des gamins qui ne veulent pas partager leur chocolat, raides, noueux et rapiats comme des vieillards accrochés à leur caissette de pâtes de fruits.
Note : Cet aspect de l'adulte immature était stigmatisé par Alain TANNER dans son film « Dans la ville blanche » (1983). La femme du personnage principal (Bruno GANS) lui reprochait de n'être qu'un axolotl, cet étrange batracien du Mexique qui se reproduit à l'état larvaire et passe toute sa vie dans cet état.
Cf. Ambition, Autonomie, Autorité, Conformisme.
64 commentairesPar philippe, le 29/11/2008 à 16H54
TAVICA, SL, ANA, the vanishing (urban) public space
I want here to argue that use and presence of new medias - with new medias I mean Internet and mobile phone, video cameras, RFID and GPS, so as CAAD and free daily newspapers - do not create new social settings, but only permit new practices and behaviours which already are, consciously or unconsciously, expected by the society or initiated by the authorities. New medias do not create any change in social settings or spaces of the city, new medias are just correlating the forthcoming form of society: thus, a new Weltanschauung is nowadays emerging where the respective places of individual, civil society and authorities are fundamentally changing.
My argumentation follows this line:
1. New technologies have never created neither new devices nor new uses, but new expectations always incited to build new tools for new uses. Impulse for the creation of new tools is to be found in new social, political, philosophical and economical settings.
2. New media such as TAVICA, SL, and ANA permit uses and behaviours which were, whether consciously or unconsciously, already required for years, in order to fit the transformations of society.
3. A new type of society is arising, which needs new tools and new medias to express itself in a new form of public space and a in a new relation to public space.
Keeping in mind in our Information Age that the arising Knowledge Society is far from a utopian Wisdom Society, we cannot reckon on new medias to change cities or widely to change the world (isn't it the same?). Nevertheless, studying these new medias as the signs and landmarks of our new globalized society could help us understand the current transformations, in the aim to interact and making an other world possible.
www.lafabricadecosasbonitas.com
1. Technologies, tools, and uses
Technologies and tools, as everybody knows, are not responsible of their use and do not oblige anybody to use them. Let's begin with coarse examples:
The Zyklon B gas was not responsible of the death of several millions people, but a small group of 15 men who decided the 'Final Solution of the Jewish Question' at the Wannsee conference (20 January 1942), so as the many people who applied it.
French colonialism and its supporters, but not napalm itself (although developed in the aim to kill during the U.S. in World War II by a team of Harvard chemists led by Louis Fieser), were responsible for killing and hurting millions of people in Vietnam "thanks" to the French army (for the first time on 17 January 1951 in Vinh Yen). Later, many other governments used as well this product in their will of domination.
Neither this terrific liquid in Vietnam, or rough primitive machetes in Rwanda, nor other harmless tools are anymore responsible for their use. Furthermore, let us observe that there is mainly a long gap between invention of the technology itself and realization of the first tool using this technology. Finally, a tool is obviously created and used to hit a target, to achieve a result or obtain a product.
New technologies never created neither new tools nor new uses.
The first English patent under the category of Washing and Wringing Machines was issued in 1691. This new technology did not actually create new use: we had to wait over 250 years until we can use a washing machine at home.
In 1917, Albert Einstein in his paper "Zur Quantentheorie der Strahlung" (On the Quantum Theory of Radiation) laid the foundation for the invention of the laser. Forty years later, the term "laser" was first introduced to the public in Gould's 1959 conference paper "The LASER, Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation". Theodore Maiman at Hughes Research Laboratories demonstrated the first working laser in May 1960. Half a century later, we do daily use laser technology for other purpose as just slicing James Bond .
Nineteenth-century feminists and suffragists recognized the bicycle as a "freedom machine" for women. American suffragist Susan B. Anthony said in a New York World interview on February 2, 1896:
"Let me tell you what I think of bicycling. I think it has done more to emancipate women than anything else in the world. It gives women a feeling of freedom and self-reliance. I stand and rejoice every time I see a woman ride by on a wheel...the picture of free, untrammelled womanhood."
In fact, the bicycle was but a tool, which became to a symbol. We know to day that women were strong enough to emancipate without any bicycle.
Television, founded at the end of the 19th century, was finally patented as an electronic television by Wladimir Zworykin in 1923. We had to wait until the 50s in Great Britain and the 60s in France. Can we say that television media enabled new behaviours? Or don?t we must recognize that television producers are mainly following the simplest potential audience demand?
While France and Germany are controlling the same technologies in the realm of energy producing, why does France produce 78,5% nuclear electricity and Germany only 27,5%? Further, France and Germany have both winds and the know-how about propellers, but German wind turbines produce 18500 MW and France only 750 MW.
Must we be wicked minded to say (write) that the choice between nuclear energy and wind power doesn?t depend of technology but of a political decision? Can we assert anymore that a tool creates the use? New tools are just thought up, created, and used to serve our immediate ambitions and to respond our requirements.
About the reasons which launched the first newspaper
Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg (c. 1400 - February 3, 1468), a German goldsmith and printer, is credited with inventing movable type printing in Europe (c. 1439) and mechanical printing globally. His specific contributions are the design of metal movable type, the invention of a process for making such type in quantity (mass production), the use of oil-based ink, and the use of a wooden printing press similar to the screw olive and wine presses. In 1455 Gutenberg published his 42-line Bible, commonly known as the Gutenberg Bible. About 180 books were printed.
From this time up, the new technology was definitely available, and a large number of printers established and worked. Why did we have to wait over 150 years until the first true newspaper was printed?
Let remember that the first newspaper was born on 1605, in the workshop of Johann Carolus.
Until 1605, Carolus (1575-1634) earned his living by selling 15 till 20 hands written periodical news to some rich subscribers. At the end of 1604, he bought a printer workshop in Strasburg in the aim of increasing his production and decreasing his production costs. Johann Carolus became the publisher of the first newspaper, called "Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien" (Collection of all distinguished and commemorable news).
In a few years, suddenly, several newspapers are created and published in this special part of Europe where political and social tensions are highly increasing: in Wolfenbüttel (1609), in Basel (1610), in Frankfurt am Main (1615), in Berlin (1617), in Hamburg (1618).
Then, at this time, under the ostensibly pretext of a religious conflict (Catholics versus Lutherans), the rivalry between the Habsburg dynasty and other powers shakes the central part of Europe. The Thirty Years War (1618-1648) is soon beginning. On the other hand, new theoretic visions of politics, such as Mercantilism, Colonialism and Imperialism, but also Nationalism, are spreading out, leading to observe the world under a new and larger scale. At the beginning of the 17th Century, political and economic leaders had to know, not only what happened in their own territory so as on the other end of Europe, but they had also to know what was imagined, thought, discussed, written everywhere.
New considerations upon the world and new political settings have caused a new requirement for information, and incited some ones, as Johann Carolus did, to invent that what we to-day call newspaper. A new media was born. The reason for this hatching out of newspapers is not to be found in the new application of a 150 years old technology, but in the rising of a new social and cultural demand.
At the beginning of the 17th century, paper and printing technologies were known as well in Germany as in France. Why did France have to wait until 1631 to print and read newspapers?
La Gazette, the most ancient french newspaper (with four pages, each Friday) has been founded 1631 by Louis XIIIth?s doctor Théophraste Renaudot. Why only in 1631? Let observe that France was not really involved in the Thirty Years War before the War of the Mantuan Succession (1628-1631), actually a peripheral part of this War in a simple contest against the Habsburgs about the control of northern Italy. La Gazette was sponsored by King Louis XIIIth to spread out his political view in a time of many troubles between Catholics and Lutherans. France joined the war a few years later, from 1635 until 1648.
I do not want here to say that war is at the birth of newspapers, but that the social, economical and political troubles in the preparation of a soon coming war, built and shaped the situation, the humus, which caused a new demand and incited to realize these newspapers as a response .
About the reasons which launched CAAD (computer aided architectural design)
Nowadays, it is very common to hear or read that computer design had deeply modified architectural design so as the very job of the architect. Certainly, it did have in a certain way. Nevertheless, this conclusion is of very short view. Then, a long time before we could use a computer, we architects expected this change.
Some older architects or "senior architects", to use a politically correct language, remember their fascinated interest in the middle of the 60's for Those Magnificent Men with their Drawing Machines . I remember these men in white, toiling in air-conditioned laboratories in front of keyboards, and producing pitiful drawings with the help of huge drawing machines. Looking at these equipments and facilities, we had a dream of precise and fast drawing, of easier "copy and paste", of exact calculating and pricing. In the middle of the 70's we obtained our first washing-machines-looking computers and wasted plenty of time and a lot of money. Finally, the early 80's brought relevant computer aided facilities for architectural design. From these years up, our requirements to developers have regularly increased, and every year brought at least one new release corresponding to our expressed demand. We architects made the CAAD revolution with the help of developers who earned their living by working for us.
Once more, taking note that the demand for the creation and the development of new medias doesn't grow up in abstracto, from any spontaneous generation, we observe that the demand is arousing from potential users. For this reason, the relationship between new media and requirement is particularly interesting to clear up the settings of the requirements of persons or groups who formulated the requirements.
2. New medias
What for new medias or new tools do we use? Internet, WiFi, blogs, GPS, RFID (Radio frequency identification), free daily newspapers or mobile phone, are under our numerous new tools and new medias. In spite of their particularities, and because of these particularities, I like to introduce TAVICA, SL, and ANA are the most representative among our new medias.
TAVICA (TAlking VIdeo CAmera), a pure oppression gear to the Big Brother way, could let think that a media would be able to introduce new behaviours;
SL (Second Life), a kind of an Internet game, which is not really a game, emerges both as a representation of real public space, and as a new public space;
ANA (Autonomous Non-violent Agent) could become the new media for safer street protest. These three new medias match at once a new concept of public space, a new relation to public space, a new relation between the populations, and a new relation to authorities.
TAVICA: Talking Video Cameras
We all know for years the presence of video cameras in banks, metro, shopping centres, and more and more in our streets. Cameras are supposed to discourage aggressions or offences, and to aid the police in finding suspects. It was not enough for the middle-sized town (125000 inhabitants) of Middlesbrough (UK) where a new generation of video cameras is yet able to call out to anybody in the street and remember at "good manners":
"21 CCTV talking cameras, covering the town centre of Middlesbrough, were wired up for sound and action. In a radical move away from the traditional CCTV operator's role, the new speaker system enables CCTV operatives, who had previously undertaken a monitoring and reporting role, to interact with the public using the loudspeaker system, to immediately challenge the behaviour of those responsible for committing environmental crimes such as littering (including discarded cigarettes and chewing gum), fly tipping, graffiti and fly posting, with the aim of improving the cleanliness of the streets, quality of the local environment and reducing the fear of crime and anti-social behaviour."
According to the theme of this conference (new media enables different settings, practices and behaviours to occur in urban space), we must recognize that these TAVICAs prove certain application (in this case, a new "socially correct" behaviour) in the urban space: when the loud-speaker-cops are telling "the dame with the red hat" she had better go back and pick her cigarette end up, the dame does actually stop walking, get back, does pick her cigarette from the pavement, and finally drops it in the waste basket.
We're incited indeed to think that these wonderful TAVICAs introduce new behaviours.
But TAVICAs are only a kind of prosthesis, an extension of the police agents: in fact, the new practice of the police introduces a new behaviour, not the cameras. The next full automatic talking cameras are under development: they will not need anymore the assistance of policemen sitting in the HQ backroom. These future cameras are thought to be able to recognize "anti-social behaviour". That is to say that certain gestures will be identified as anti-social and introduced by software developers in the system. This is not new. New is the will of surveying all day long the whole public space.
SL (Second Life)
SL is not really a game, but a user-defined Internet-based virtual world launched in 2003, developed by Linden Research, Inc. (commonly called Linden Lab), which came to international attention via mainstream news media in late 2006 and early 2007. SL could be yet the most popular ?simulation world? with over 11 millions subscribers at the end of 2007.
Second Life is the new place where we can toll free "walk around", fortuitous meet people or have a date, find a job, demonstrate, protest, and otherwise communicate. Using a specific currency, the Linden Dollar, the player, named "resident", can buy an island or rent a shop, advertise, sell or buy something.
SL seems to be the new place of freedom, where everybody can dress up as in the carnival of Venice, in this case creating an (or several) avatar of oneself, giving an other representation of oneself, perhaps much more like as one would like to appear.
In this definition, isn"t it a public space?
In fact, SL simply reflects real life: not only many companies are present with their own island and virtual HQ (Dell Island, Mercedes Benz Island, Yves Saint Laurent perfumes, Cisco, PiYOBO), but also several political parties (The Socialist Party HQ, CPSL HQ The Communist Party Headquarters , Hillary Clinton 2008 SL Campaign, John Edwards 2008 Campaign HQ, Front National HQ , Anti-Front National), without to forget official institutions and their virtual GHQ (Second House of Sweden , Estonian Embassy ), and, last but not least, high schools and universities (Insead, Institut Ingémédia, Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications Bretagne, Harvard, Stanford, Berkeley).
The real life plays along in SL, with music concerts (Suzanne Vega), art exhibitions and performances, a critical review and journal of the arts (SLarts), and even strikes and street contestations.
During autumn 2007, the employees of IBM Italy have demonstrated on SL to recover a cancelled bonus loan, getting world audience:
"Breakthrough at IBM Italy : One month after a virtual protest staged in Second Life with almost 2?000 avatars demonstrating on IBM islands, a new contract with IBM Italy has been signed. The new agreement, which still needs to be approved by the IBM Italy workforce, reinstates the performance bonus that was cut unilaterally by IBM Italy management. [?] The virtual demonstration organized on 27 September for a whole day has certainly had an impact on the positive development. Almost 2000 virtual protestors from 30 countries populating IBM premises in Second Life solicited an unprecedented media echo from all over the world, including TV and radio stations, daily news papers, computer and business magazines. The virtual protest had been supported by global unions such as the International and European Metalworkers Federations (IMF and EMF) and UNI Global Union."
A "virtual riot" erupted on January 2007 between members of the far right French political party of Jean-Marie Le Pen "Front National" who had established a virtual HQ on Second Life, and opponents, including Second Life Left Unity, a socialist and anti-capitalist user-group. Since then, several small Internet based organizations have claimed some responsibility for instigating the riots. A SL resident writes on his blog :
"The first night I arrived at the protest against the Second Life headquarters of Front National, the far right French political party of Jean-Marie Le Pen, it was ringed on all sides by protesters with signs to wave and statements to distribute. By the second night I came (this was late last week), the conflict had become more literal, for many Residents had armed themselves. Multi-colored explosions and constant gunfire shredded the air of Porcupine, a shopping island which FN had inexplicably picked for the site of their virtual world HQ, in December."
http://nwn.blogs.com/photos/uncategorized/unneighborly.jpg
SL is also to be revealed as a good place for advertising and gathering funds for NGO (Non Governmental Organisations):
French humanitarian group Première Urgence sets up shop in Second Life: As part of their 15 year anniversary, Premiere Urgence is establishing a virtual headquarters in Second Life. They see their SL space as a means to spread the word about their work, raise funding support, provide opportunities for people to volunteer for one of their humanitarian missions, and keep up to date on their work through news updates, photos and video from their work around the world?.
Finally, SL emerges also both as a place of information and communication, and as a real new media. As a new media, does SL contribute to modify our uses and behaviours? Or don?t SL ?residents? use SL as a new kind of a real public space?
ANA: autonomous non-violent agent
A new project has recently been awarded money as an "incentive for further production" by Vida 8.0. The Spanish artists activists of LaFabricaDeCosasBonitas (The Factory of Pretty Things) planned to take 20 robot-demonstrators to the G8 summit, to be held in the summer of 2007 in Germany. They could finally realize and active one ANA in Rostock.
The first version of ANA supported CCD camera glasses, microphone earrings, appropriate demonstration attire, identification badge and a banner with slogans. The lower half of the robot was equipped with sonar and infrared enabling her to avoid obstacles as well as police.
Their ANA project was inspired by a news article published in early 2005 on the Pentagon?s intention to send "robot soldiers" to Iraq in March of that year:
"The Pentagon predicts that robots will be a major fighting force in the American military in less than a decade, hunting and killing enemies in combat."
ANA, the autonomous non-violent agent, satirizes about the terrible consequences of dehumanizing armed conflict and mechanically systematizing the solution of political disputes. Given the amount of cynicism we seem able to assume, robots can replace people in some of their tasks, including killing. They might even become the actors in the new millennium?s protest movements.
ANA is not only a humoristic provocation as an answer to police violence and to the proliferating street cameras. Claiming that ?an other world is possible?, ANA can approach the Police forces without frightening each other.
3. New medias for the new society
I wish I could convince you of the accuracy of my reasoning and my argument, which I resume here in few words: new medias never created new behaviours, and, at the opposite, new social and political settings let arise a new Weltanschauung which requires new medias for new behaviours.
At this point of development of our knowledge and communication civilization, that is to say with the experience of about 20 years using "new medias", we can turn round, and look at these new medias and at our behaviours which belong to our daily life in this beginning 21st century, in the aim to understand our new society with the help of a kind of archaeology study.
Then, studying tools and medias is at the heart of anthropology and archaeology: analysis and interpretation of material remains and environmental data, architecture, artefacts, features and landscapes, so that one can understand ancient societies and, widely, the whole humankind.
Such an observation has been already made over fifty years ago in the literary magazine Les Lettres Nouvelles. Roland BARTHES described with 53 texts between 1954 and 1956 the French society at the middle of the 20th century. By deciphering new medias, new tools and new behaviours of this old past time, BARTHES analyzed several ?myths? within that conservative France of the 50?s, struggling between the end of Indochina war (1946-1954) and the beginning of Algerian war (1954-1962). BARTHES observed the weekly magazine ?Elle? as a display, where landmarks of fame could be seen as signification loaded signs systems, which defined the cultural and social landscape of this period. Brigitte Bardot as a myth, the new DS19 car by Citroen as a myth, the washing powder Omo as a myth, or the black African soldier looking at the french flag as a myth too, were some themes of his semiotics analyzes.
Nowadays, in a similar way, one could understand the society, which shapes and transform our public spaces, by scanning the new public space and its new medias. The city is an object of knowledge because it is built by messages, forms and representations, and not only by experiment or practices like natural spaces (LAMIZET, 2002: 13).
Public space, on one hand, belongs par excellence to the public authorities realm: general organization of the city, urban interventions, symbolic realizations, equipment (bridges, streets, sewers, busses), police force, etc. The term urbanism is closely related to the transformation of public space. On the other hand, anyone has a right to come and circulate in a public space without exclusion because of economic or social conditions. Moreover, public space is not only a free space for walking or driving along; public space is the scene of freedom, freedom of speaking, of meeting, of trading, of expressing oneself (musical for example) and constitutes also the collective space of living for its residents (inhabitants, trades[wo]men, crafts[wo]men,..). This space of freedom, nevertheless defined by a corpus of laws and regulations, is the scene of opposition to authorities, the scene of political and social conflicts or manifestations (sit-in, free party or rave party).
When we to day use the term ?public space?, it doesn?t mean anymore the Greek agora, the Latin forum, and neither the market place of Camillo Sitte nor Baron Haussmann boulevards.
It is clear that public space has always evolved in the very direction dictated by the society.
In our 21st century, under the pressure of the transformation of society, a new concept of public spaces is going on (Blaise GALLAND 1995, Setha LOW, 2005), and widely, a new concept of the public sphere (Douglas KELLNER, 2000).
Public spaces of the 20th?s century are vanishing. As a reflect of the arising civilization, they are to be replaced by something new that I would like to characterize as the result of the interaction between privatization, social divide, and fear.
Privatization
The city as the place where different populations could meet, the place which make one?s free, is vanishing: urban spaces (streets, quarters) are more and more walled and gated, access to entire city districts are submitted to a toll tax (such as in London, Singapore or Stockholm), market places (malls and hypermarkets) with the appearance of being 'public space' are becoming private, most of our fun fairs are private (such as Disneyland resorts, parc Astérix).
In the realm of new media, the same privatization is on the air: free open-source softwares of the 60?s have been supplanted by owners?softwares, we communicate through optical fibre cables owned by private companies (for example Verizon Business owns 717000 km fibre cables, Interoutes owns 8 millions km cables), we misuse the Internet (yet developed and used as a gigantic Minitel) and a few companies centralize our informations in many huge hard disk drives.
The public communication space is becoming private, and many companies and governments survey the contents of our communications and even filtrate a lot. The cyberspace as a free space of information and communication is little by little vanishing.
Our old west European cities undergo these changes idly by believing it is pure innocent modernity. We, in Europe, were used to foresee our next evolution about 20 years in advance by observing the USA. To-day, we have an astonishing example of the consequences of the silent neo-capitalism revolution with the fundamental rapid and rough transformations of Warsaw (FAYETON 2008) in the last 15 years: public spaces are privatized, public utilities are privatized, gated communities are spreading out, the gentrified city core is object of brutal speculation and the population divided and whirled out, the gap between rich and poor is strongly widening.
Social divide
Although "Connecting people" is the well-known Nokia?s slogan, our new medias are not connecting everybody, but only individualized and globalized people. School kids, with their in ear embedded mobile phone, remain in a steady relation to their family or to their ?tribe?, but, at the same time, the population is disconnected from its geographic neighbourhood and the income gap between rich and poor is growing (7 million poor people in France in 2007 and 100000 homeless). New medias are not able to connect those people who are strongly sorted in rich globalized and poor localized (Frank ECKARDT, 2001).
Social divide implicate social identification: anonymity in the city is to be replaced by automatic identification (video-cameras and RFID) . Some business establishments have even started to chip customers, such as the Baja Beach nightclub in Barcelona, and give them the remarkable status of VIP.
Public spaces are supposed to get rid of the presence of homeless and beggars, so that new tools (new medias) were created to discourage them: ?Redesigned to face contemporary urban realities this bench comes standard with a center arm to discourage overnight stays in its comfortable embrace?
A divided society produces class conflicts. In the last past years, France knew many suburbs riots so that fear could be useful manipulated as a major argument by the political right wings.
The reason for these riots is not to be found in some new medias, but in the increasing of fear.
Fear
Looking at the official website of Middlesbrough (Great Britain), you?ll learn that dropping your gum, or your cigarette end, on the pavement is a sin , and makes you guilty, while school kids are taught that refusing alms to beggars is a mark of correct social behaviour, and dropping homeless people out of the city is supposed to be of good governance.
The reader of this official website will immediately suppose that the installation of 21 TAVICAs was a response to a high offence and crime rate. In fact, the population in Middlesbrough feels safe but is just still frightened by seeing the young people in the streets:
"Middlesbrough Council recognise that crime, disorder, anti-social behaviour, drug misuse and environmental crime are high on the list of residents priorities for action. In fact the most recent crime and disorder consultation found that the majority of residents 81% identified anti-social behaviour as their number one priority for action. The good news is that the most recent town survey has indicated that 93% of residents believe that their neighbourhoods are safe, again residents main concerns were show to be young people hanging around the street (37%), anti-social behaviour (27%) and vandalism, graffiti and criminal damage (23%)."
First, remember that among these old frightened people, you'll find a lot of past Teddy Boys frightening people in the 50's. Then, compare anti-social behaviours rate and both the unemployment rate and the under-education rate. You'll get a strong correlation.
Finally, the TAVICAs are a short-view response to the old people fears, but are of no help for these young people hanging around the street because they find no correct employment.
In China, Africa, Asia, poor people are night and day crowding the streets and the richer part of the population is used to tub shoulders with the poor. Our 21st century west society doesn?t want anymore to see its poor; the streets, to be really clean, have to get rid of cigarettes ends as of homeless which both are considered as litter.
In the old past time, a generation before the new medias, Erwin A. GUTKIND (1962) alerted already about the dangerous trend of city embellishment:
"As long as a great number of individuals will have to live in slums [...] no civil servant in charge of the urban development has the right to think making of the center of his city an object of display window."
Public space is supposed to give a clean, wealthy, worthy, and politically correct image of the city. This trend remember us to the critics of the bourgeoisie settings by Roland BARTHES (1957) or Milan KUNDERA (1990) who defined the kitsch attitude:
"Kitsch, essentially, is the absolute negation of the shit; [?] kitsch excludes from its field of vision all that the human existence has of primarily unacceptable."
Looking at our next coming world
Finally, the question is neither about what are new medias, nor if they?re supposed to introduce new behaviours, new social settings and spaces of the city.
But the question is about the reasons of their use and about our way to use them: these new medias are the first signs of the next coming society, maybe the risk and globalized society Ulrich BECK (2001).
Public space as space of mixing people is becoming a private space of segregation.
Public space as space of liberty is becoming surveyed and controlled,
Urban public space as space of anonymity becomes a space where everybody can be identified.
This deep transformation is going on since the multinational companies emerged, supplanting the states governments in their political role. This change was first recognized at the end of the First World War:
"One believes to die for the fatherland: one dies for industrialists."
A new weltanschauung is emerging where the respective places, roles and values of individual, civil society and politic governance are fundamentally changing, and where neither the city nor the cyberspace are anymore the place of mixity, fortuitous encounter, and freedom, but a network of fear and survey.
It appears that new medias are settling in as the instrument of a hyper-liberal civilization where individual competition replaces solidarity.
That what we call " knowledge society" is obviously not a wisdom society, but in any case, a new arousing civilization where "sustainable" is to time what "global" is to space.
With our information and communication society, the target is not so much to renovate and embellish cities and suburbs (the hardware), but to reinvent urbanity (the software). A new urbanity implicate to propose a new dramaturgy for living together in a global scene, at the same time multicultural, multilingual, multiethnic, multireligious, such as agnostic.
And the new medias alone are of no help. New medias must be seen as the instrument of a new civilization and thus they have to be included in politics. Thus, new medias should be implemented as a public utility from the point of view of structuring an interdependent and responsible civilization of enlightenment, by setting the three basic terms of sustainable development: economic existence, social balance, democratic self-determination.
Finally, the question is not about new medias, but what kind of society do we are going to build: freedom or "pensée unique", solidarity or charity, cooperation or competition.
And then, we'll fit the right new medias.
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My argumentation follows this line:
1. New technologies have never created neither new devices nor new uses, but new expectations always incited to build new tools for new uses. Impulse for the creation of new tools is to be found in new social, political, philosophical and economical settings.
2. New media such as TAVICA, SL, and ANA permit uses and behaviours which were, whether consciously or unconsciously, already required for years, in order to fit the transformations of society.
3. A new type of society is arising, which needs new tools and new medias to express itself in a new form of public space and a in a new relation to public space.
Keeping in mind in our Information Age that the arising Knowledge Society is far from a utopian Wisdom Society, we cannot reckon on new medias to change cities or widely to change the world (isn't it the same?). Nevertheless, studying these new medias as the signs and landmarks of our new globalized society could help us understand the current transformations, in the aim to interact and making an other world possible.
www.lafabricadecosasbonitas.com
1. Technologies, tools, and uses
Technologies and tools, as everybody knows, are not responsible of their use and do not oblige anybody to use them. Let's begin with coarse examples:
The Zyklon B gas was not responsible of the death of several millions people, but a small group of 15 men who decided the 'Final Solution of the Jewish Question' at the Wannsee conference (20 January 1942), so as the many people who applied it.
French colonialism and its supporters, but not napalm itself (although developed in the aim to kill during the U.S. in World War II by a team of Harvard chemists led by Louis Fieser), were responsible for killing and hurting millions of people in Vietnam "thanks" to the French army (for the first time on 17 January 1951 in Vinh Yen). Later, many other governments used as well this product in their will of domination.
Neither this terrific liquid in Vietnam, or rough primitive machetes in Rwanda, nor other harmless tools are anymore responsible for their use. Furthermore, let us observe that there is mainly a long gap between invention of the technology itself and realization of the first tool using this technology. Finally, a tool is obviously created and used to hit a target, to achieve a result or obtain a product.
New technologies never created neither new tools nor new uses.
The first English patent under the category of Washing and Wringing Machines was issued in 1691. This new technology did not actually create new use: we had to wait over 250 years until we can use a washing machine at home.
In 1917, Albert Einstein in his paper "Zur Quantentheorie der Strahlung" (On the Quantum Theory of Radiation) laid the foundation for the invention of the laser. Forty years later, the term "laser" was first introduced to the public in Gould's 1959 conference paper "The LASER, Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation". Theodore Maiman at Hughes Research Laboratories demonstrated the first working laser in May 1960. Half a century later, we do daily use laser technology for other purpose as just slicing James Bond .
Nineteenth-century feminists and suffragists recognized the bicycle as a "freedom machine" for women. American suffragist Susan B. Anthony said in a New York World interview on February 2, 1896:
"Let me tell you what I think of bicycling. I think it has done more to emancipate women than anything else in the world. It gives women a feeling of freedom and self-reliance. I stand and rejoice every time I see a woman ride by on a wheel...the picture of free, untrammelled womanhood."
In fact, the bicycle was but a tool, which became to a symbol. We know to day that women were strong enough to emancipate without any bicycle.
Television, founded at the end of the 19th century, was finally patented as an electronic television by Wladimir Zworykin in 1923. We had to wait until the 50s in Great Britain and the 60s in France. Can we say that television media enabled new behaviours? Or don?t we must recognize that television producers are mainly following the simplest potential audience demand?
While France and Germany are controlling the same technologies in the realm of energy producing, why does France produce 78,5% nuclear electricity and Germany only 27,5%? Further, France and Germany have both winds and the know-how about propellers, but German wind turbines produce 18500 MW and France only 750 MW.
Must we be wicked minded to say (write) that the choice between nuclear energy and wind power doesn?t depend of technology but of a political decision? Can we assert anymore that a tool creates the use? New tools are just thought up, created, and used to serve our immediate ambitions and to respond our requirements.
About the reasons which launched the first newspaper
Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg (c. 1400 - February 3, 1468), a German goldsmith and printer, is credited with inventing movable type printing in Europe (c. 1439) and mechanical printing globally. His specific contributions are the design of metal movable type, the invention of a process for making such type in quantity (mass production), the use of oil-based ink, and the use of a wooden printing press similar to the screw olive and wine presses. In 1455 Gutenberg published his 42-line Bible, commonly known as the Gutenberg Bible. About 180 books were printed.
From this time up, the new technology was definitely available, and a large number of printers established and worked. Why did we have to wait over 150 years until the first true newspaper was printed?
Let remember that the first newspaper was born on 1605, in the workshop of Johann Carolus.
Until 1605, Carolus (1575-1634) earned his living by selling 15 till 20 hands written periodical news to some rich subscribers. At the end of 1604, he bought a printer workshop in Strasburg in the aim of increasing his production and decreasing his production costs. Johann Carolus became the publisher of the first newspaper, called "Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien" (Collection of all distinguished and commemorable news).
In a few years, suddenly, several newspapers are created and published in this special part of Europe where political and social tensions are highly increasing: in Wolfenbüttel (1609), in Basel (1610), in Frankfurt am Main (1615), in Berlin (1617), in Hamburg (1618).
Then, at this time, under the ostensibly pretext of a religious conflict (Catholics versus Lutherans), the rivalry between the Habsburg dynasty and other powers shakes the central part of Europe. The Thirty Years War (1618-1648) is soon beginning. On the other hand, new theoretic visions of politics, such as Mercantilism, Colonialism and Imperialism, but also Nationalism, are spreading out, leading to observe the world under a new and larger scale. At the beginning of the 17th Century, political and economic leaders had to know, not only what happened in their own territory so as on the other end of Europe, but they had also to know what was imagined, thought, discussed, written everywhere.
New considerations upon the world and new political settings have caused a new requirement for information, and incited some ones, as Johann Carolus did, to invent that what we to-day call newspaper. A new media was born. The reason for this hatching out of newspapers is not to be found in the new application of a 150 years old technology, but in the rising of a new social and cultural demand.
At the beginning of the 17th century, paper and printing technologies were known as well in Germany as in France. Why did France have to wait until 1631 to print and read newspapers?
La Gazette, the most ancient french newspaper (with four pages, each Friday) has been founded 1631 by Louis XIIIth?s doctor Théophraste Renaudot. Why only in 1631? Let observe that France was not really involved in the Thirty Years War before the War of the Mantuan Succession (1628-1631), actually a peripheral part of this War in a simple contest against the Habsburgs about the control of northern Italy. La Gazette was sponsored by King Louis XIIIth to spread out his political view in a time of many troubles between Catholics and Lutherans. France joined the war a few years later, from 1635 until 1648.
I do not want here to say that war is at the birth of newspapers, but that the social, economical and political troubles in the preparation of a soon coming war, built and shaped the situation, the humus, which caused a new demand and incited to realize these newspapers as a response .
About the reasons which launched CAAD (computer aided architectural design)
Nowadays, it is very common to hear or read that computer design had deeply modified architectural design so as the very job of the architect. Certainly, it did have in a certain way. Nevertheless, this conclusion is of very short view. Then, a long time before we could use a computer, we architects expected this change.
Some older architects or "senior architects", to use a politically correct language, remember their fascinated interest in the middle of the 60's for Those Magnificent Men with their Drawing Machines . I remember these men in white, toiling in air-conditioned laboratories in front of keyboards, and producing pitiful drawings with the help of huge drawing machines. Looking at these equipments and facilities, we had a dream of precise and fast drawing, of easier "copy and paste", of exact calculating and pricing. In the middle of the 70's we obtained our first washing-machines-looking computers and wasted plenty of time and a lot of money. Finally, the early 80's brought relevant computer aided facilities for architectural design. From these years up, our requirements to developers have regularly increased, and every year brought at least one new release corresponding to our expressed demand. We architects made the CAAD revolution with the help of developers who earned their living by working for us.
Once more, taking note that the demand for the creation and the development of new medias doesn't grow up in abstracto, from any spontaneous generation, we observe that the demand is arousing from potential users. For this reason, the relationship between new media and requirement is particularly interesting to clear up the settings of the requirements of persons or groups who formulated the requirements.
2. New medias
What for new medias or new tools do we use? Internet, WiFi, blogs, GPS, RFID (Radio frequency identification), free daily newspapers or mobile phone, are under our numerous new tools and new medias. In spite of their particularities, and because of these particularities, I like to introduce TAVICA, SL, and ANA are the most representative among our new medias.
TAVICA (TAlking VIdeo CAmera), a pure oppression gear to the Big Brother way, could let think that a media would be able to introduce new behaviours;
SL (Second Life), a kind of an Internet game, which is not really a game, emerges both as a representation of real public space, and as a new public space;
ANA (Autonomous Non-violent Agent) could become the new media for safer street protest. These three new medias match at once a new concept of public space, a new relation to public space, a new relation between the populations, and a new relation to authorities.
TAVICA: Talking Video Cameras
We all know for years the presence of video cameras in banks, metro, shopping centres, and more and more in our streets. Cameras are supposed to discourage aggressions or offences, and to aid the police in finding suspects. It was not enough for the middle-sized town (125000 inhabitants) of Middlesbrough (UK) where a new generation of video cameras is yet able to call out to anybody in the street and remember at "good manners":
"21 CCTV talking cameras, covering the town centre of Middlesbrough, were wired up for sound and action. In a radical move away from the traditional CCTV operator's role, the new speaker system enables CCTV operatives, who had previously undertaken a monitoring and reporting role, to interact with the public using the loudspeaker system, to immediately challenge the behaviour of those responsible for committing environmental crimes such as littering (including discarded cigarettes and chewing gum), fly tipping, graffiti and fly posting, with the aim of improving the cleanliness of the streets, quality of the local environment and reducing the fear of crime and anti-social behaviour."
According to the theme of this conference (new media enables different settings, practices and behaviours to occur in urban space), we must recognize that these TAVICAs prove certain application (in this case, a new "socially correct" behaviour) in the urban space: when the loud-speaker-cops are telling "the dame with the red hat" she had better go back and pick her cigarette end up, the dame does actually stop walking, get back, does pick her cigarette from the pavement, and finally drops it in the waste basket.
We're incited indeed to think that these wonderful TAVICAs introduce new behaviours.
But TAVICAs are only a kind of prosthesis, an extension of the police agents: in fact, the new practice of the police introduces a new behaviour, not the cameras. The next full automatic talking cameras are under development: they will not need anymore the assistance of policemen sitting in the HQ backroom. These future cameras are thought to be able to recognize "anti-social behaviour". That is to say that certain gestures will be identified as anti-social and introduced by software developers in the system. This is not new. New is the will of surveying all day long the whole public space.
SL (Second Life)
SL is not really a game, but a user-defined Internet-based virtual world launched in 2003, developed by Linden Research, Inc. (commonly called Linden Lab), which came to international attention via mainstream news media in late 2006 and early 2007. SL could be yet the most popular ?simulation world? with over 11 millions subscribers at the end of 2007.
Second Life is the new place where we can toll free "walk around", fortuitous meet people or have a date, find a job, demonstrate, protest, and otherwise communicate. Using a specific currency, the Linden Dollar, the player, named "resident", can buy an island or rent a shop, advertise, sell or buy something.
SL seems to be the new place of freedom, where everybody can dress up as in the carnival of Venice, in this case creating an (or several) avatar of oneself, giving an other representation of oneself, perhaps much more like as one would like to appear.
In this definition, isn"t it a public space?
In fact, SL simply reflects real life: not only many companies are present with their own island and virtual HQ (Dell Island, Mercedes Benz Island, Yves Saint Laurent perfumes, Cisco, PiYOBO), but also several political parties (The Socialist Party HQ, CPSL HQ The Communist Party Headquarters , Hillary Clinton 2008 SL Campaign, John Edwards 2008 Campaign HQ, Front National HQ , Anti-Front National), without to forget official institutions and their virtual GHQ (Second House of Sweden , Estonian Embassy ), and, last but not least, high schools and universities (Insead, Institut Ingémédia, Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications Bretagne, Harvard, Stanford, Berkeley).
The real life plays along in SL, with music concerts (Suzanne Vega), art exhibitions and performances, a critical review and journal of the arts (SLarts), and even strikes and street contestations.
During autumn 2007, the employees of IBM Italy have demonstrated on SL to recover a cancelled bonus loan, getting world audience:
"Breakthrough at IBM Italy : One month after a virtual protest staged in Second Life with almost 2?000 avatars demonstrating on IBM islands, a new contract with IBM Italy has been signed. The new agreement, which still needs to be approved by the IBM Italy workforce, reinstates the performance bonus that was cut unilaterally by IBM Italy management. [?] The virtual demonstration organized on 27 September for a whole day has certainly had an impact on the positive development. Almost 2000 virtual protestors from 30 countries populating IBM premises in Second Life solicited an unprecedented media echo from all over the world, including TV and radio stations, daily news papers, computer and business magazines. The virtual protest had been supported by global unions such as the International and European Metalworkers Federations (IMF and EMF) and UNI Global Union."
A "virtual riot" erupted on January 2007 between members of the far right French political party of Jean-Marie Le Pen "Front National" who had established a virtual HQ on Second Life, and opponents, including Second Life Left Unity, a socialist and anti-capitalist user-group. Since then, several small Internet based organizations have claimed some responsibility for instigating the riots. A SL resident writes on his blog :
"The first night I arrived at the protest against the Second Life headquarters of Front National, the far right French political party of Jean-Marie Le Pen, it was ringed on all sides by protesters with signs to wave and statements to distribute. By the second night I came (this was late last week), the conflict had become more literal, for many Residents had armed themselves. Multi-colored explosions and constant gunfire shredded the air of Porcupine, a shopping island which FN had inexplicably picked for the site of their virtual world HQ, in December."
http://nwn.blogs.com/photos/uncategorized/unneighborly.jpg
SL is also to be revealed as a good place for advertising and gathering funds for NGO (Non Governmental Organisations):
French humanitarian group Première Urgence sets up shop in Second Life: As part of their 15 year anniversary, Premiere Urgence is establishing a virtual headquarters in Second Life. They see their SL space as a means to spread the word about their work, raise funding support, provide opportunities for people to volunteer for one of their humanitarian missions, and keep up to date on their work through news updates, photos and video from their work around the world?.
Finally, SL emerges also both as a place of information and communication, and as a real new media. As a new media, does SL contribute to modify our uses and behaviours? Or don?t SL ?residents? use SL as a new kind of a real public space?
ANA: autonomous non-violent agent
A new project has recently been awarded money as an "incentive for further production" by Vida 8.0. The Spanish artists activists of LaFabricaDeCosasBonitas (The Factory of Pretty Things) planned to take 20 robot-demonstrators to the G8 summit, to be held in the summer of 2007 in Germany. They could finally realize and active one ANA in Rostock.
The first version of ANA supported CCD camera glasses, microphone earrings, appropriate demonstration attire, identification badge and a banner with slogans. The lower half of the robot was equipped with sonar and infrared enabling her to avoid obstacles as well as police.
Their ANA project was inspired by a news article published in early 2005 on the Pentagon?s intention to send "robot soldiers" to Iraq in March of that year:
"The Pentagon predicts that robots will be a major fighting force in the American military in less than a decade, hunting and killing enemies in combat."
ANA, the autonomous non-violent agent, satirizes about the terrible consequences of dehumanizing armed conflict and mechanically systematizing the solution of political disputes. Given the amount of cynicism we seem able to assume, robots can replace people in some of their tasks, including killing. They might even become the actors in the new millennium?s protest movements.
ANA is not only a humoristic provocation as an answer to police violence and to the proliferating street cameras. Claiming that ?an other world is possible?, ANA can approach the Police forces without frightening each other.
3. New medias for the new society
I wish I could convince you of the accuracy of my reasoning and my argument, which I resume here in few words: new medias never created new behaviours, and, at the opposite, new social and political settings let arise a new Weltanschauung which requires new medias for new behaviours.
At this point of development of our knowledge and communication civilization, that is to say with the experience of about 20 years using "new medias", we can turn round, and look at these new medias and at our behaviours which belong to our daily life in this beginning 21st century, in the aim to understand our new society with the help of a kind of archaeology study.
Then, studying tools and medias is at the heart of anthropology and archaeology: analysis and interpretation of material remains and environmental data, architecture, artefacts, features and landscapes, so that one can understand ancient societies and, widely, the whole humankind.
Such an observation has been already made over fifty years ago in the literary magazine Les Lettres Nouvelles. Roland BARTHES described with 53 texts between 1954 and 1956 the French society at the middle of the 20th century. By deciphering new medias, new tools and new behaviours of this old past time, BARTHES analyzed several ?myths? within that conservative France of the 50?s, struggling between the end of Indochina war (1946-1954) and the beginning of Algerian war (1954-1962). BARTHES observed the weekly magazine ?Elle? as a display, where landmarks of fame could be seen as signification loaded signs systems, which defined the cultural and social landscape of this period. Brigitte Bardot as a myth, the new DS19 car by Citroen as a myth, the washing powder Omo as a myth, or the black African soldier looking at the french flag as a myth too, were some themes of his semiotics analyzes.
Nowadays, in a similar way, one could understand the society, which shapes and transform our public spaces, by scanning the new public space and its new medias. The city is an object of knowledge because it is built by messages, forms and representations, and not only by experiment or practices like natural spaces (LAMIZET, 2002: 13).
Public space, on one hand, belongs par excellence to the public authorities realm: general organization of the city, urban interventions, symbolic realizations, equipment (bridges, streets, sewers, busses), police force, etc. The term urbanism is closely related to the transformation of public space. On the other hand, anyone has a right to come and circulate in a public space without exclusion because of economic or social conditions. Moreover, public space is not only a free space for walking or driving along; public space is the scene of freedom, freedom of speaking, of meeting, of trading, of expressing oneself (musical for example) and constitutes also the collective space of living for its residents (inhabitants, trades[wo]men, crafts[wo]men,..). This space of freedom, nevertheless defined by a corpus of laws and regulations, is the scene of opposition to authorities, the scene of political and social conflicts or manifestations (sit-in, free party or rave party).
When we to day use the term ?public space?, it doesn?t mean anymore the Greek agora, the Latin forum, and neither the market place of Camillo Sitte nor Baron Haussmann boulevards.
It is clear that public space has always evolved in the very direction dictated by the society.
In our 21st century, under the pressure of the transformation of society, a new concept of public spaces is going on (Blaise GALLAND 1995, Setha LOW, 2005), and widely, a new concept of the public sphere (Douglas KELLNER, 2000).
Public spaces of the 20th?s century are vanishing. As a reflect of the arising civilization, they are to be replaced by something new that I would like to characterize as the result of the interaction between privatization, social divide, and fear.
Privatization
The city as the place where different populations could meet, the place which make one?s free, is vanishing: urban spaces (streets, quarters) are more and more walled and gated, access to entire city districts are submitted to a toll tax (such as in London, Singapore or Stockholm), market places (malls and hypermarkets) with the appearance of being 'public space' are becoming private, most of our fun fairs are private (such as Disneyland resorts, parc Astérix).
In the realm of new media, the same privatization is on the air: free open-source softwares of the 60?s have been supplanted by owners?softwares, we communicate through optical fibre cables owned by private companies (for example Verizon Business owns 717000 km fibre cables, Interoutes owns 8 millions km cables), we misuse the Internet (yet developed and used as a gigantic Minitel) and a few companies centralize our informations in many huge hard disk drives.
The public communication space is becoming private, and many companies and governments survey the contents of our communications and even filtrate a lot. The cyberspace as a free space of information and communication is little by little vanishing.
Our old west European cities undergo these changes idly by believing it is pure innocent modernity. We, in Europe, were used to foresee our next evolution about 20 years in advance by observing the USA. To-day, we have an astonishing example of the consequences of the silent neo-capitalism revolution with the fundamental rapid and rough transformations of Warsaw (FAYETON 2008) in the last 15 years: public spaces are privatized, public utilities are privatized, gated communities are spreading out, the gentrified city core is object of brutal speculation and the population divided and whirled out, the gap between rich and poor is strongly widening.
Social divide
Although "Connecting people" is the well-known Nokia?s slogan, our new medias are not connecting everybody, but only individualized and globalized people. School kids, with their in ear embedded mobile phone, remain in a steady relation to their family or to their ?tribe?, but, at the same time, the population is disconnected from its geographic neighbourhood and the income gap between rich and poor is growing (7 million poor people in France in 2007 and 100000 homeless). New medias are not able to connect those people who are strongly sorted in rich globalized and poor localized (Frank ECKARDT, 2001).
Social divide implicate social identification: anonymity in the city is to be replaced by automatic identification (video-cameras and RFID) . Some business establishments have even started to chip customers, such as the Baja Beach nightclub in Barcelona, and give them the remarkable status of VIP.
Public spaces are supposed to get rid of the presence of homeless and beggars, so that new tools (new medias) were created to discourage them: ?Redesigned to face contemporary urban realities this bench comes standard with a center arm to discourage overnight stays in its comfortable embrace?
A divided society produces class conflicts. In the last past years, France knew many suburbs riots so that fear could be useful manipulated as a major argument by the political right wings.
The reason for these riots is not to be found in some new medias, but in the increasing of fear.
Fear
Looking at the official website of Middlesbrough (Great Britain), you?ll learn that dropping your gum, or your cigarette end, on the pavement is a sin , and makes you guilty, while school kids are taught that refusing alms to beggars is a mark of correct social behaviour, and dropping homeless people out of the city is supposed to be of good governance.
The reader of this official website will immediately suppose that the installation of 21 TAVICAs was a response to a high offence and crime rate. In fact, the population in Middlesbrough feels safe but is just still frightened by seeing the young people in the streets:
"Middlesbrough Council recognise that crime, disorder, anti-social behaviour, drug misuse and environmental crime are high on the list of residents priorities for action. In fact the most recent crime and disorder consultation found that the majority of residents 81% identified anti-social behaviour as their number one priority for action. The good news is that the most recent town survey has indicated that 93% of residents believe that their neighbourhoods are safe, again residents main concerns were show to be young people hanging around the street (37%), anti-social behaviour (27%) and vandalism, graffiti and criminal damage (23%)."
First, remember that among these old frightened people, you'll find a lot of past Teddy Boys frightening people in the 50's. Then, compare anti-social behaviours rate and both the unemployment rate and the under-education rate. You'll get a strong correlation.
Finally, the TAVICAs are a short-view response to the old people fears, but are of no help for these young people hanging around the street because they find no correct employment.
In China, Africa, Asia, poor people are night and day crowding the streets and the richer part of the population is used to tub shoulders with the poor. Our 21st century west society doesn?t want anymore to see its poor; the streets, to be really clean, have to get rid of cigarettes ends as of homeless which both are considered as litter.
In the old past time, a generation before the new medias, Erwin A. GUTKIND (1962) alerted already about the dangerous trend of city embellishment:
"As long as a great number of individuals will have to live in slums [...] no civil servant in charge of the urban development has the right to think making of the center of his city an object of display window."
Public space is supposed to give a clean, wealthy, worthy, and politically correct image of the city. This trend remember us to the critics of the bourgeoisie settings by Roland BARTHES (1957) or Milan KUNDERA (1990) who defined the kitsch attitude:
"Kitsch, essentially, is the absolute negation of the shit; [?] kitsch excludes from its field of vision all that the human existence has of primarily unacceptable."
Looking at our next coming world
Finally, the question is neither about what are new medias, nor if they?re supposed to introduce new behaviours, new social settings and spaces of the city.
But the question is about the reasons of their use and about our way to use them: these new medias are the first signs of the next coming society, maybe the risk and globalized society Ulrich BECK (2001).
Public space as space of mixing people is becoming a private space of segregation.
Public space as space of liberty is becoming surveyed and controlled,
Urban public space as space of anonymity becomes a space where everybody can be identified.
This deep transformation is going on since the multinational companies emerged, supplanting the states governments in their political role. This change was first recognized at the end of the First World War:
"One believes to die for the fatherland: one dies for industrialists."
A new weltanschauung is emerging where the respective places, roles and values of individual, civil society and politic governance are fundamentally changing, and where neither the city nor the cyberspace are anymore the place of mixity, fortuitous encounter, and freedom, but a network of fear and survey.
It appears that new medias are settling in as the instrument of a hyper-liberal civilization where individual competition replaces solidarity.
That what we call " knowledge society" is obviously not a wisdom society, but in any case, a new arousing civilization where "sustainable" is to time what "global" is to space.
With our information and communication society, the target is not so much to renovate and embellish cities and suburbs (the hardware), but to reinvent urbanity (the software). A new urbanity implicate to propose a new dramaturgy for living together in a global scene, at the same time multicultural, multilingual, multiethnic, multireligious, such as agnostic.
And the new medias alone are of no help. New medias must be seen as the instrument of a new civilization and thus they have to be included in politics. Thus, new medias should be implemented as a public utility from the point of view of structuring an interdependent and responsible civilization of enlightenment, by setting the three basic terms of sustainable development: economic existence, social balance, democratic self-determination.
Finally, the question is not about new medias, but what kind of society do we are going to build: freedom or "pensée unique", solidarity or charity, cooperation or competition.
And then, we'll fit the right new medias.
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MORISET Bruno, 2004, « Teletravail, travail nomade : le territoire et les territorialités face aux nouvelles flexibilités spatio-temporelles du travail et de la production ». Revue Cybergeo n° 257 du 6 février 2004 www.cybergeo.presse.fr
MORISET Bruno, 2005, Regard géographique sur le paradigme numérique, Technologies de l?information et de la communication, espace, territoires. Mémoire HDR, Lyon : université Jean Moulin Lyon 3
MTETM (Ministère des Transports, de l?Equipement, du Tourisme et de la Mer), 2005, Des Tic et des territoires, Quelles conséquences des nouvelles technologies de l?information et de la communication sur la vie urbaine et la mobilité ? Paris : MTETM
VICENTE Jérôme, 2005. Les espaces de la Net-Economie, clusters TIC et aménagement numérique des territoires. Paris : Economica
VIRILIO Paul, 2004, Ville panique, ailleurs commence içi. Paris : Galilée
WACQUANT Loïc, 2006, Parias urbains, Ghetto ? Banlieues ? Etat
64 commentairesPar philippe, le 15/09/2008 à 16H31
Publications
DICTIONNAIRE DE L'HUMUS
Un quidam à la loupe
Paris, L'Harmattan, 2009
DES TIC ET DES HOMMES
Technologies de l'information et de la communication,
service public, aménagement durable des sociétés
Paris, l'Harmattan, 2008
« THAT TINY BLACK SPOT : WARSAW, CAPITAL OF THE UNIVERSE »
in W[is for Warsaw], (ed. Krzistof Nawratek).
Warsaw, Bec Zmiana Foundation, 2008
« LA MÉDIATION CULTURELLE : OPIUM DU PEUPLE OU MAÏEUTIQUE ? »
in Le sens de l'usine. Arts, publics, médiations.
(dir. Saskia Cousin, Emilie Dalage, François Debruyne et David Vandiedonck).
Paris, éditions Créaphis, 2008
« ICT AND URBAN PLANNING »
in MediaCity,
(eds. Frank Eckardt & Martina Zschocke).
Weimar, Bauhaus-Universität Weimar, 2006
« LE TEMPS DE L'ESPACE, UN RYTHME DE L'URBANITÉ »
in Les rythmes urbains, (ed. Bernard Lamizet).
Lyon, Musée historique de la ville de Lyon, 2004
« ICONS AND MYTHS OF FUTURE CITY AREAS »
in City Images and Urban Regeneration,
(eds. Frank Eckardt & Peter Kreisl).
Frankfurt/Main, Peter Lang Publisher, 2004
« MISE EN SCÈNE ET JEU D'ACTEURS DANS UNE NOUVELLE DRAMATURGIE DE L'URBAIN, LA LOI SRU »
in Les recherches en information et communication et leurs perspectives.
Paris, SFSIC, 2002
ECRIRE DANS LA VILLE,
PROLÉGOMÈNES À UNE PÉDAGOGIE DE L?ARCHITECTURE URBAINE
Université Lyon 2, 2001, http://demeter.univ-lyon2.fr/sdx/theses/
« L'ARCHITECTURE DU XX° SIECLE COMME PATRIMOINE ? »
in Un présent qui passe (sous la dir. de François Leroy)
Lyon, éditions du CERTU, 2001
LE RYTHME URBAIN, ÉLÉMENTS POUR INTERVENIR SUR LA VILLE
Paris, l'Harmattan, 2000
« ESPACE PUBLIC VS ESPACE PRIVÉ, LE RYTHME DE LA VILLE »
in Habiter la ville méditerranéenne,
Montpellier, l'Espérou, 1999
Un quidam à la loupe
Paris, L'Harmattan, 2009
DES TIC ET DES HOMMES
Technologies de l'information et de la communication,
service public, aménagement durable des sociétés
Paris, l'Harmattan, 2008
« THAT TINY BLACK SPOT : WARSAW, CAPITAL OF THE UNIVERSE »
in W[is for Warsaw], (ed. Krzistof Nawratek).
Warsaw, Bec Zmiana Foundation, 2008
« LA MÉDIATION CULTURELLE : OPIUM DU PEUPLE OU MAÏEUTIQUE ? »
in Le sens de l'usine. Arts, publics, médiations.
(dir. Saskia Cousin, Emilie Dalage, François Debruyne et David Vandiedonck).
Paris, éditions Créaphis, 2008
« ICT AND URBAN PLANNING »
in MediaCity,
(eds. Frank Eckardt & Martina Zschocke).
Weimar, Bauhaus-Universität Weimar, 2006
« LE TEMPS DE L'ESPACE, UN RYTHME DE L'URBANITÉ »
in Les rythmes urbains, (ed. Bernard Lamizet).
Lyon, Musée historique de la ville de Lyon, 2004
« ICONS AND MYTHS OF FUTURE CITY AREAS »
in City Images and Urban Regeneration,
(eds. Frank Eckardt & Peter Kreisl).
Frankfurt/Main, Peter Lang Publisher, 2004
« MISE EN SCÈNE ET JEU D'ACTEURS DANS UNE NOUVELLE DRAMATURGIE DE L'URBAIN, LA LOI SRU »
in Les recherches en information et communication et leurs perspectives.
Paris, SFSIC, 2002
ECRIRE DANS LA VILLE,
PROLÉGOMÈNES À UNE PÉDAGOGIE DE L?ARCHITECTURE URBAINE
Université Lyon 2, 2001, http://demeter.univ-lyon2.fr/sdx/theses/
« L'ARCHITECTURE DU XX° SIECLE COMME PATRIMOINE ? »
in Un présent qui passe (sous la dir. de François Leroy)
Lyon, éditions du CERTU, 2001
LE RYTHME URBAIN, ÉLÉMENTS POUR INTERVENIR SUR LA VILLE
Paris, l'Harmattan, 2000
« ESPACE PUBLIC VS ESPACE PRIVÉ, LE RYTHME DE LA VILLE »
in Habiter la ville méditerranéenne,
Montpellier, l'Espérou, 1999
92 commentairesPar philippe, le 20/08/2008 à 12H20
DES TIC ET DES HOMMES
DES TIC ET DES HOMMES
Technologies de l'Information et de la Communication,
service public, aménagement durable de la société
La finalité des Technologies de l'Information et de la Communication est-elle dans la mise en relation des populations et le partage des savoirs ?
Les TIC relèveraient-elles par nature du service public ?
L'auteur propose de se saisir des TIC comme l'instrument d?une urbanité nouvelle marquée par une nouvelle échelle et une nouvelle mobilité. Il assigne une feuille de route au « quadrige numérique » dans le projet d'aménagement d?une société durable.
Le « quadrige numérique » - infrastructures, services d?accès et logiciels, utilisateurs, business - se développe désormais selon une logique néolibérale qui transforme les villes et les sociétés. La Pologne offre un exemple brutal de ce processus qui s?installe dans la nouvelle Europe.
A partir de cette analyse transversale, il s'agit pour l'auteur de montrer que les TIC répondent à un choix de société et que les politiques doivent s'en emparer.
Les éditions de l'Harmattan
Technologies de l'Information et de la Communication,
service public, aménagement durable de la société
La finalité des Technologies de l'Information et de la Communication est-elle dans la mise en relation des populations et le partage des savoirs ?
Les TIC relèveraient-elles par nature du service public ?
L'auteur propose de se saisir des TIC comme l'instrument d?une urbanité nouvelle marquée par une nouvelle échelle et une nouvelle mobilité. Il assigne une feuille de route au « quadrige numérique » dans le projet d'aménagement d?une société durable.
Le « quadrige numérique » - infrastructures, services d?accès et logiciels, utilisateurs, business - se développe désormais selon une logique néolibérale qui transforme les villes et les sociétés. La Pologne offre un exemple brutal de ce processus qui s?installe dans la nouvelle Europe.
A partir de cette analyse transversale, il s'agit pour l'auteur de montrer que les TIC répondent à un choix de société et que les politiques doivent s'en emparer.
Les éditions de l'Harmattan
57 commentairesPar philippe, le 01/08/2008 à 17H18
Ground zero :
de l'impact des imaginaires collectifs sur les formes urbaines et réciproquement
(rédigé en juin 2002)
Signifiantes des fonctions et des valeurs d'une société, les formes architecturales et urbaines trouvent leur origine dans l'imaginaire. Elles exercent ausssi en retour un «formatage culturel» analogue à la pression des médias. Dans l'espace public de Ground Zero, alors que le déblaiement s'achève, commence déjà la mise en scène de la représentation d'un drame érigé en lien social, ce lien qui réunit, qui sépare, et qui ligote.
1 Chronique d'une sanctification annoncée
En amont de la volonté politique d'instrumenter l'événement, la population US se sent concernée à titre individuel et à titre collectif (selon une étude publiée le 15/11/2001 dans The New England Journal of Medicine, 9 américains sur 10 stressent) . Fait historique, fait politique, fait culturel.
Objectivement, qu'est-ce qui a été détruit ?
Deux tours et quelques bâtiments alentour moins importants, en tous cas, deux tours assez banales et sans esprit ( interview de l'architecte Andres Duany par Daniel Couvreur in Le Soir de Bruxelles du 13/11/2001) de 110 étages, 415 et 417 mètres de haut . La perte est estimée à 100 à 200 milliards $, 5000 morts, 10000 licenciements directs. Ce n'est pas rien.
Mais qui se souvient des 20 000 morts du tremblement de terre d'Anjar en Inde (26/01/2001) ?
L'attentat a transformé un signe en symbole
Béatifié par l'acte sacrificiel, ce qui était le signe et l'instrument d'une puissance et d'un système financier est devenu «a heightened version of heroic capitalism» (Susan S. Szenasy, «Our missing symbol», in Metropolis Magazine, 16.09.01) , le symbole d'une idéologie soudain «héroïque».
2 Mutation de l'espace urbain en lieu cultu(r)el
Les télévisions nous ont montré la destruction des tours. A partir de cet événement tragique, l'Histoire (ou une légende) s'écrit maintenant sous nos yeux par la médiation d'une mise en scène où se joue la construction d'un moi collectif autour d'une «croisade» (dans le champ du symbolique).
Les possibilités sont multiples, les candidats et les projets sont nombreux (voir l'article du Monde du 29/11/2001)
La reconstruction de l'objet est inéluctable.
Dans tous les cas reste présente - mais accessoire - la question du financement, les investisseurs gardant la propriété de leur terrain, donc de leurs droits à re-construire : à l'identique (il ne s'est rien passé), ou plutôt une reconstruction moitié moins haute (50 à 55 étages) dite «moins arrogante» mais «something of spectacular beauty [?] that again will become the icon of New York»(Susan S. Szenasy in Metropolis Magazine, décembre 2001) .
L'attentat ne visait pas les tours en tant qu'objets de béton et d'acier, mais visait le symbole WTC et c'est pourquoi toute la problématique de la reconstruction tourne bien autour de la valeur symbolique, étouffant les rares volontés de repenser Manhattan selon un «sustainable urbanism».
Il s'agit de la réalisation d'un mémorial, pour quelle mémoire ?
Dès la fin septembre, des membres de l'équipe municipale ont travaillé sur un projet de jeux de lumière reconstituant la silhouette des tours dans le ciel nocturne de New York (Lynne Duke, «Six months after, a memorial built on beams of light», in Washington Post , 05.03.2002) .
On parle, on dessine, on écrit aussi beaucoup sur d'autres projets : l'association «The Memorial Process Team», créée à l'initiative de l'architecte Michael Manfredi, compte bien peser sur les décisions, le mensuel City propose de créer au coeur du WTC Plaza un square cerné de statues représentant les sauveteurs, les pompiers et les policiers disparus. D'autres souhaitent utiliser des débris pour construire un monument sur l'Hudson River. Certains veulent laisser en l'état et sur place un pan du squelette des Twin Towers. Les pompiers de New York prévoient un mémorial avec une statue de bronze de 6 mètres de hauteur (budget 180 000 $) et ils se disputent pour définir les ethnies des 3 pompiers de l'allégorie (un blanc, un black et un hispano).
Pourquoi pas un mémorial des Yuppies, un mémorial des tours ou un mémorial des assureurs, et pourquoi pas un mémorial de la repentance vis à vis du tiers-monde ?
3 Des lieux et des symboles
L'Histoire et la géographie sont liées à l'intérieur de la culture. Tous les événements marquants de l'Histoire sont inscrits dans un lieu auquel notre lecture donne une signification.
Il n'y a pas d'événement sans lieu. La localisation valide l'événement : ça a eu lieu.
Ces lieux ont vu leur signification fondée sur un événement auquel on accorde une valeur historique, une valeur d'exemple, une valeur symbolique :
D'autres valeurs sont célébrées qui n'ont pas de lieu événementiel spécifique (la libération, le souvenir des morts, la république ou la nation) et un mémorial est réalisé, ou bien un nom est attribué à un lieu. On associe des lieux réels à des légendes (le vase de Soissons, le pont d'Arcole, Roland à Roncevaux) ou à des impostures (Timisoara). C'est à dire que pour que ce se soit passé, il faut que ce se soit passé quelque part. Il n'y a pas d'histoire sans géographie.
4 L'histoire réifiée sous nos yeux
L'Histoire est écrite à partir de jalons instumentés et configurés, organisés en un discours. Quel sera le discours des Etats-Unis d'Amérique sur soi-même, sur le 11 septembre, sur les agresseurs, sur les idéologies en confrontation, et sur son rapport aux nouvelles menaces d'attentat ?
La ville n'est pas faite que de rues et de bâtiments, de tuyaux d'égoûts et de lignes de bus, d'écoles et de caméras de surveillance : un roman n'est-il fait que de petits signes noirs sur une page blanche ?
De la même façon, la ville réelle n'est qu'un support spatial dans lequel sont organisés des signes, des symboles et des fonctions exprimant et imposant des représentations
(rédigé en juin 2002)
Signifiantes des fonctions et des valeurs d'une société, les formes architecturales et urbaines trouvent leur origine dans l'imaginaire. Elles exercent ausssi en retour un «formatage culturel» analogue à la pression des médias. Dans l'espace public de Ground Zero, alors que le déblaiement s'achève, commence déjà la mise en scène de la représentation d'un drame érigé en lien social, ce lien qui réunit, qui sépare, et qui ligote.
1 Chronique d'une sanctification annoncée
En amont de la volonté politique d'instrumenter l'événement, la population US se sent concernée à titre individuel et à titre collectif (selon une étude publiée le 15/11/2001 dans The New England Journal of Medicine, 9 américains sur 10 stressent) . Fait historique, fait politique, fait culturel.
Objectivement, qu'est-ce qui a été détruit ?
Deux tours et quelques bâtiments alentour moins importants, en tous cas, deux tours assez banales et sans esprit ( interview de l'architecte Andres Duany par Daniel Couvreur in Le Soir de Bruxelles du 13/11/2001) de 110 étages, 415 et 417 mètres de haut . La perte est estimée à 100 à 200 milliards $, 5000 morts, 10000 licenciements directs. Ce n'est pas rien.
Mais qui se souvient des 20 000 morts du tremblement de terre d'Anjar en Inde (26/01/2001) ?
L'attentat a transformé un signe en symbole
Béatifié par l'acte sacrificiel, ce qui était le signe et l'instrument d'une puissance et d'un système financier est devenu «a heightened version of heroic capitalism» (Susan S. Szenasy, «Our missing symbol», in Metropolis Magazine, 16.09.01) , le symbole d'une idéologie soudain «héroïque».
2 Mutation de l'espace urbain en lieu cultu(r)el
Les télévisions nous ont montré la destruction des tours. A partir de cet événement tragique, l'Histoire (ou une légende) s'écrit maintenant sous nos yeux par la médiation d'une mise en scène où se joue la construction d'un moi collectif autour d'une «croisade» (dans le champ du symbolique).
Les possibilités sont multiples, les candidats et les projets sont nombreux (voir l'article du Monde du 29/11/2001)
La reconstruction de l'objet est inéluctable.
Dans tous les cas reste présente - mais accessoire - la question du financement, les investisseurs gardant la propriété de leur terrain, donc de leurs droits à re-construire : à l'identique (il ne s'est rien passé), ou plutôt une reconstruction moitié moins haute (50 à 55 étages) dite «moins arrogante» mais «something of spectacular beauty [?] that again will become the icon of New York»(Susan S. Szenasy in Metropolis Magazine, décembre 2001) .
L'attentat ne visait pas les tours en tant qu'objets de béton et d'acier, mais visait le symbole WTC et c'est pourquoi toute la problématique de la reconstruction tourne bien autour de la valeur symbolique, étouffant les rares volontés de repenser Manhattan selon un «sustainable urbanism».
Il s'agit de la réalisation d'un mémorial, pour quelle mémoire ?
Dès la fin septembre, des membres de l'équipe municipale ont travaillé sur un projet de jeux de lumière reconstituant la silhouette des tours dans le ciel nocturne de New York (Lynne Duke, «Six months after, a memorial built on beams of light», in Washington Post , 05.03.2002) .
On parle, on dessine, on écrit aussi beaucoup sur d'autres projets : l'association «The Memorial Process Team», créée à l'initiative de l'architecte Michael Manfredi, compte bien peser sur les décisions, le mensuel City propose de créer au coeur du WTC Plaza un square cerné de statues représentant les sauveteurs, les pompiers et les policiers disparus. D'autres souhaitent utiliser des débris pour construire un monument sur l'Hudson River. Certains veulent laisser en l'état et sur place un pan du squelette des Twin Towers. Les pompiers de New York prévoient un mémorial avec une statue de bronze de 6 mètres de hauteur (budget 180 000 $) et ils se disputent pour définir les ethnies des 3 pompiers de l'allégorie (un blanc, un black et un hispano).
Pourquoi pas un mémorial des Yuppies, un mémorial des tours ou un mémorial des assureurs, et pourquoi pas un mémorial de la repentance vis à vis du tiers-monde ?
3 Des lieux et des symboles
L'Histoire et la géographie sont liées à l'intérieur de la culture. Tous les événements marquants de l'Histoire sont inscrits dans un lieu auquel notre lecture donne une signification.
Il n'y a pas d'événement sans lieu. La localisation valide l'événement : ça a eu lieu.
Ces lieux ont vu leur signification fondée sur un événement auquel on accorde une valeur historique, une valeur d'exemple, une valeur symbolique :
D'autres valeurs sont célébrées qui n'ont pas de lieu événementiel spécifique (la libération, le souvenir des morts, la république ou la nation) et un mémorial est réalisé, ou bien un nom est attribué à un lieu. On associe des lieux réels à des légendes (le vase de Soissons, le pont d'Arcole, Roland à Roncevaux) ou à des impostures (Timisoara). C'est à dire que pour que ce se soit passé, il faut que ce se soit passé quelque part. Il n'y a pas d'histoire sans géographie.
4 L'histoire réifiée sous nos yeux
L'Histoire est écrite à partir de jalons instumentés et configurés, organisés en un discours. Quel sera le discours des Etats-Unis d'Amérique sur soi-même, sur le 11 septembre, sur les agresseurs, sur les idéologies en confrontation, et sur son rapport aux nouvelles menaces d'attentat ?
La ville n'est pas faite que de rues et de bâtiments, de tuyaux d'égoûts et de lignes de bus, d'écoles et de caméras de surveillance : un roman n'est-il fait que de petits signes noirs sur une page blanche ?
De la même façon, la ville réelle n'est qu'un support spatial dans lequel sont organisés des signes, des symboles et des fonctions exprimant et imposant des représentations
75 commentairesPar philippe, le 29/07/2008 à 00H02
Avignon festival 08
Divine comédie
En avant-première du festival, la ville donnait un adorable spectacle enfantin intitulé POS, PLU, PLOUF.
Premier acte : Avignon capitale régionale, ses papes, son Jean Vilar, son Opéra et ses commerces.
Le drame est latent : alors que les populations pauvres sont tapies dans les quartiers, comment empêcher le coeur de ville de devenir un kyste de ville ? Comment le rentabiliser ?
Au second acte, les Gueux sont là qui revendiquent une ville durable et solidaire.
Mais avec l'arrivée des Fées Concurrence, Festival et Spéculation, l'espoir renaît.
Troisième acte, l'héroïne Municipalité maîtrise les Achélèmes et expulse les Ayantdroits, attire les Nantis et les Cadres, repousse les limites de la porte Thiers à Cantarel et finalement sauve la ville qui file le parfait amour avec le dieu Patrimoine.
Un spectacle poignant. Des comédiens inspirés.
Un grand plouf.
En avant-première du festival, la ville donnait un adorable spectacle enfantin intitulé POS, PLU, PLOUF.
Premier acte : Avignon capitale régionale, ses papes, son Jean Vilar, son Opéra et ses commerces.
Le drame est latent : alors que les populations pauvres sont tapies dans les quartiers, comment empêcher le coeur de ville de devenir un kyste de ville ? Comment le rentabiliser ?
Au second acte, les Gueux sont là qui revendiquent une ville durable et solidaire.
Mais avec l'arrivée des Fées Concurrence, Festival et Spéculation, l'espoir renaît.
Troisième acte, l'héroïne Municipalité maîtrise les Achélèmes et expulse les Ayantdroits, attire les Nantis et les Cadres, repousse les limites de la porte Thiers à Cantarel et finalement sauve la ville qui file le parfait amour avec le dieu Patrimoine.
Un spectacle poignant. Des comédiens inspirés.
Un grand plouf.
75 commentairesPar philippe, le 28/07/2008 à 22H36
Arts de la rue et art dans la ville, instruments des pouvoirs dans l'espace public
(rédigé en juin 2002)
Il s'agirait d'élucider les rapports que les multiples pouvoirs entretiennent avec l'espace public par l'instrumentation et/ou l'exercice des arts de la rue et de l'art dans la ville.
On s'appuiera sur l'observation de la ville d'Avignon qui, en 2000, chargeait le couturier Christian Lacroix de décliner avec 90 artistes"la beauté, quête éternelle de l'humanité" et qui, soignant son image de "Ville de la beauté", se targue depuis lors du titre de "capitale européenne de la culture".
Observant ce paradoxe d'un art urbain supposé "durable" organisé par une star de l'éphémère haute couture, et plutôt que de distinguer les arts si multiples qui s'expriment en Avignon, nous en distinguerons les acteurs et leurs commanditaires, leurs alliances et leurs oppositions, le partage des temps et des espaces, les publics et les dispositifs de médiation.
Dans l'espace public d'Avignon se joue la représentation d'une comédie urbaine dont la facture respecte la règle classique des trois unités :
• L'unité de lieu (le centre-ville historique ou intra-muros), assurée en gommant de l'image d'Avignon ce qui est jugé "laid" (détruire les tours HLM de la cité Guillaume Apollinaire, effacer les tags) ou extérieur (toute la partie hors-les-murs de la ville), et en re-dessinant la seule partie ancienne (un nouveau "look" pour la rue des Lices et une prochaine OPAH)
• L'unité d'action (sémantisation de l'espace public), dire le beau et procéder à l'embellissement
• l'unité de temps (les six années de la mandature municipale), cadencée par le rituel festivalier et ses spectacles de rues moins cathartiques que "bien-pensants" et consensuels.
C'est ainsi que "le beau" justifie nombre de conflits entre les différents acteurs. Si la plupart des rapports de forces sont orchestrés par la réglementation, on observe que certains affrontements se déroulent hors-la-loi : les taggeurs signent leur mainmise sur le terrain, la mairie fait réaliser le "Pavillon des Saveurs" (un joli projet de l'architecte Gaetano Pesce) sur le rocher des Doms pourtant classé inconstructible, les SDF investissent le bel hôtel particulier de la rue des Infirmières.
Dans cette comédie classique, l'argument du beau et de l'embellissement de la ville semble bien cacher l'enjeu du pouvoir, des pouvoirs. La soi-disant quête éternelle de l'humanité pour la beauté n'est ici qu'un leurre, signe du pouvoir : Thomas d'Aquin ne se demandait-il pas si la beauté pourrait sauver le monde ?
C'est que vouloir "donner du sens" à la ville est absurde : cela suppose qu'elle en serait dépourvue ou plutôt que nous serions incapables (dans l'impossibilité) de lui en attribuer.
Les arts de la ville, instrumentés par le pouvoir et les institutions ont-ils la mission de coller un autre sens, plus acceptable, plus convenable, sur celui reconnu ?
Une sorte de make-up ?
Il s'agirait d'élucider les rapports que les multiples pouvoirs entretiennent avec l'espace public par l'instrumentation et/ou l'exercice des arts de la rue et de l'art dans la ville.
On s'appuiera sur l'observation de la ville d'Avignon qui, en 2000, chargeait le couturier Christian Lacroix de décliner avec 90 artistes"la beauté, quête éternelle de l'humanité" et qui, soignant son image de "Ville de la beauté", se targue depuis lors du titre de "capitale européenne de la culture".
Observant ce paradoxe d'un art urbain supposé "durable" organisé par une star de l'éphémère haute couture, et plutôt que de distinguer les arts si multiples qui s'expriment en Avignon, nous en distinguerons les acteurs et leurs commanditaires, leurs alliances et leurs oppositions, le partage des temps et des espaces, les publics et les dispositifs de médiation.
Dans l'espace public d'Avignon se joue la représentation d'une comédie urbaine dont la facture respecte la règle classique des trois unités :
• L'unité de lieu (le centre-ville historique ou intra-muros), assurée en gommant de l'image d'Avignon ce qui est jugé "laid" (détruire les tours HLM de la cité Guillaume Apollinaire, effacer les tags) ou extérieur (toute la partie hors-les-murs de la ville), et en re-dessinant la seule partie ancienne (un nouveau "look" pour la rue des Lices et une prochaine OPAH)
• L'unité d'action (sémantisation de l'espace public), dire le beau et procéder à l'embellissement
• l'unité de temps (les six années de la mandature municipale), cadencée par le rituel festivalier et ses spectacles de rues moins cathartiques que "bien-pensants" et consensuels.
C'est ainsi que "le beau" justifie nombre de conflits entre les différents acteurs. Si la plupart des rapports de forces sont orchestrés par la réglementation, on observe que certains affrontements se déroulent hors-la-loi : les taggeurs signent leur mainmise sur le terrain, la mairie fait réaliser le "Pavillon des Saveurs" (un joli projet de l'architecte Gaetano Pesce) sur le rocher des Doms pourtant classé inconstructible, les SDF investissent le bel hôtel particulier de la rue des Infirmières.
Dans cette comédie classique, l'argument du beau et de l'embellissement de la ville semble bien cacher l'enjeu du pouvoir, des pouvoirs. La soi-disant quête éternelle de l'humanité pour la beauté n'est ici qu'un leurre, signe du pouvoir : Thomas d'Aquin ne se demandait-il pas si la beauté pourrait sauver le monde ?
C'est que vouloir "donner du sens" à la ville est absurde : cela suppose qu'elle en serait dépourvue ou plutôt que nous serions incapables (dans l'impossibilité) de lui en attribuer.
Les arts de la ville, instrumentés par le pouvoir et les institutions ont-ils la mission de coller un autre sens, plus acceptable, plus convenable, sur celui reconnu ?
Une sorte de make-up ?
Aucun commentairePar philippe, le 28/07/2008 à 20H53